dimanche 20 avril 2014

AUDIO:Déclaration de Idrissa Seck

A son son retour de Paris, le président de "Rewmi", Idrissa Seck, charge le régime de Macky Sall et rassure ses partisans.

Village des tortues de Noflaye, le responsable appelle l’Etat à appuyer ce « bijou »

Situé dans le département de Rufisque dans la commune de Sangalkam, le seul  village des tortues du Sénégal  constitue un havre de paix pour ces créatures et tout autre passionné de la nature. Il abrite des centaines d’individus et s’étend sur plusieurs hectares. Cependant, il est presque dans la dèche.
A 11 kilomètres de Rufisque, sur la route de Sangalkam, le village des tortues de Noflaye. Nous sommes lundi, il est dix heures passées de quelques minutes. Le vent souffle fort, très fort même. Le soleil est déjà haut dans le ciel qui surplombe ce village dont le nom évoque la « quiétude ». A  une vingtaine de mètres de la route, un mur peint en blanc. Sur ledit mur, des écrits en vert renseignent sur les lieux : « Le village des tortues », « Keur mbonaat yi» (en wolof). En bas, est dessinée une tortue. Un portail en fer peint en vert mène à l’un des rares biotopes de la région de Dakar. Sur les grilles du portail, est accroché un tableau jaune qui informe sur l’endroit où l’on se trouve : « vous entrez dans une réserve naturelle ». Une vaste cour, deux bâtiments distants d’une cinquantaine de mètres, des arbres et un calme plat. L’affluence n’est pas au rendez-vous.
A l’entrée, une case en dur, sert de refuge au vigile et au réceptionniste. La pièce est de couleur jaune et marron. Sur un poteau ayant une bande de couleur baise verticale, est inscrit avec du coquillage « sulcata ». La case est surmontée d’une cime en paille. Au fond, une lampe à incandescence suspendue est supportée par un panier qui fait aussi office de décoration.
Derrière le comptoir de cette pièce, se tient debout un vieux d’une soixantaine d’années. Il est habillé en boubou traditionnel de couleur noir et blanc. Bonnet vissé à la tête et écharpe au cou, il égraine patiemment son chapelet. Devant ce bâtiment, un autre tableau. Cette fois-ci, de couleur verte. Il  est inscrit: « Reserve spéciale botanique de Noflaye, Patrimoine national».
Le village des tortues est crée en 2001 dans la réserve naturelle de Noflaye fondée en 1957. Il compte 300 individus et s’étend sur 3 hectares. Il a été institué pour protéger le Sulcata, une espèce menacée de disparition. Il a été mis sur pied par l’Etat du Sénégal en partenariat avec le village des tortues de Gonfaron en France.
Cependant, son responsable, Benoît Diatta, déplore le manque de soutient. « Nous ne bénéficions d’aucun soutient de l’Etat ou d’un autre partenaire. Tout ce que nous gagnons ici relève des recettes des entrées.»
Sous un arbre très touffu, Mao Tsé-toung. Aveugle, elle est âgée de 106 ans. C’est la doyenne de tout le « village ». Et elle vient de la Chine. L’animal reste là cloitré à longueur de journée.
Une piste sableuse sépare le refuge de Mao d’un enclos. Dedans, quelques tortues dispersées çà et là. Sous une touffe d’arbustes, une tortue creuse un terrier pas encore assez profond. C’est une femelle. Elle reconnaissable grâce sa modeste taille comparée au mâle. A côté, un autre abri plus ou moins profond. Un chélonien s’aperçoit au fond.
A quelques mètres de là, Bill Clinton. Seule dans son enclos, elle est la plus grosse tortue du « village » de Noflaye. Elle pèse 95 kilos. Elle doit son nom à l’ancien président américain. Bill est arrivé le même jour que son homonyme   à l’Aéroport Léopold Sédar Senghor, lors de sa visite au Sénégal en 1998. Il a 79 ans.
Vue l’importance de ce poumon vert dans un Dakar de plus en plus pollué, M. Diatta appelle l’Etat à préserver ce joyau. « Il faut que les autorités sachent qu’il y a un bijou qu’il faut protéger. »
Selon toujours le responsable du village des tortues, un appui va aider à sensibiliser les populations sur les menaces qui pèsent sur cette espèce.
Un vétuste pont en bois traverse une mare d’une eau jaunâtre qui empeste l’atmosphère. Il mène à l’autre côté du zoo.
A la nursery, de petites tortues protégées par des cases tressées avec des filets. De petits trous sont creusés par ces bébés tortues. Certaines, pour se protéger du soleil, s’abritent sous de petites cases dressées en conséquence. Elles sont là jusqu’à l’âge de trois ans avec un poids de 500 grammes.
Puis, c’est l’enclos des juvéniles, âgées entre 3 et 10 ans. Là, sous un soleil doux et une brise agréable, les jeunes animaux déambulent allégrement.
Après cette étape, les voilà chez les sub-adultes âgées de 13 ans, huit kilos. Les plus aptes sont sélectionnées ici pour l’enclos de réadaptation. Ici, elles sont laissées à elle-même. On ne les sert pas à manger.
Enfin, elles vont être relâchées sur les 12 mille hectares de la réserve de Catané dans le Ferlo.