Avec ses plus de 70
mille étudiants, l’Ucad, est un vivier de la pratique religieuse. Les
apprenants et autres individus sur place s’adonnent à l’adoration de Dieu.
L’Islam y est majoritairement représenté à l’image du Sénégal.
Mosquée de l’université
Cheikh Anta Diop de Dakar, il est 12 heures 55 minutes. Située au campus social
de l’Ucad entre les pavillons B et D, elle est bordée par une route goudronnée
qui mène au campus pédagogique.
La grande salle servant
de lieu de prière est déjà remplie de fidèles musulmans pour les besoins de la
prière du vendredi : al jumu’â. L’esplanade de la mosquée est aménagée
pour accueillir des personnes. Il est occupé aux 2/3. La présence massive de jeunes
est saisissante.
C’est un bâtiment en
dur, peint en beige à l’extérieur. A l’intérieur, c’est une bande peinte en
blanche et une autre faite en carreaux bleus, toutes verticales qui décorent
les murs. Par ailleurs, le mur de la façade de devant laissé à l’état brute,
aucune décoration, témoigne de son stade de réfection. Des plaques en bois sont
utilisées pour cloîtrer les fenêtres de devant, qui sont aussi en état de
travaux. Les fenêtres du côté gauche de la mosquée sont vitrées et tenues par des grilles de fer blanc. Le toit
est en dur. Des ventilateurs accrochés à
ce plafond y fournissent un climat plus doux qu’à l’extérieur.
L’esplanade est
couverte de taules en zinc. Ces dernières sont soutenues par des poutres tantôt
vertes, tantôt rouges, et des poteaux carrés en fer peint en vert. Au dessus de
la deuxième porte est suspendu un hautparleur dont le son laisse toujours
apparaitre la voix limpide du muezzin.
Agé de 27 ans, Lamine
Mané est étudiant en master 2 à la Faculté des Sciences économiques et de
Gestion (Faseg). C’est un jeune homme de taille moyenne, teint noir, la barbe
bien fournie. Cet originaire de la région de Sédhiou est un homme sympathique.
« Les jeunes sont les fondements de la
religion (l’islam) » lance-t-il. Dans son boubou bleu, le natif de
Samé déclare avoir pour références « le
Coran et la Sunna du Prophète (PSL) ».
13 heures 03 minutes,
le muezzin appelle à la prière. C’est un homme d’une vingtaine d’année. Barbe
et chevelure abondantes, il est habillé d’un boubou vert en soie qui renseigne
sur son origine orientale. D’une voix suave, il entonne l’appel à la
prière : Alahou akbar (Dieu est Grand), Alahou akbar,…jusqu’à Ayyalal sala
(venez prier), Ayyalal falah (venez travailler), alahou akbar, alahou akbar, La
ilaha ilalahi ( il n’y a qu’un seul Dieu que Dieu). Il tient ces propos devant
une assemblée très attentive. Paroles qui rappellent bien Dieu à ces fidèles
composé pour la plupart de jeunes. un silence de cathédrale s’empare des lieux,
une chaleur torride à couper le souffle. Après un peu plus de deux minutes,
c’est la fin de son « appel ». Aussitôt la fin de ses incantations,
les nombreux fidèles accroupis sur tantôt des nattes, tantôt des moquettes,
scandent « Mouhammada rassouloulahi » (Mouhammad est le messager de
Dieu).
Ici, la majorité vient
du campus social même de l’Ucad. Ils sont pour la plupart des étudiants.
Cependant, il y en a d’autres qui sont soit des boutiquiers, soit des
gargotiers ou bien même des « photocopieurs ». Mais aussi des enseignants,
des agents du Coud entre autres.
Des hommes sont placés
çà et là pour les besoins de la circonstance. Ils orientent, guident,
organisent. De temps en temps, ils demandent à certains qui se sont déjà
installés de bouger un peu pour céder de la place à quelqu’un qui vient
d’arriver. Ils se tiennent debout au niveau de chacune des trois portes de la
mosquée, sur l’esplanade et devant la mosquée.
A coté de la troisième porte,
située à droite, une dizaine de robinets. Un groupe de personne est en train de
faire ses ablutions.
13 heures 30 minutes,
le deuxième appel à la prière. Bien sûr, avec les mêmes termes que le premier. Cependant,
l’assistance est ici encore plus massive. Une foule compacte aussi bien dans la
grande salle de la mosquée que sur le hall couvert d’un toit en zinc.
Dans cette masse
compacte de fidèles, au moment où certains lisent le Coran, d’autres égraine leur chapelet. Il y en a aussi qui sont dans un mutisme total, concentrés, dans
un état statique. C’est le calme plat.
Après le second appel
du muezzin, l’imam apparaît. Emmitouflé
dans un grand boubou blanc, Ababacar Cissé Diop est un homme longiligne.
Bonnet bien vissé à la tête, il a le visage rond et le nez épaté, il tient une
feuille blanche d’où il lit le sermon du jour. Il incite les musulmans à mieux
considérer le Coran. Ainsi, en appliquant l’enseignement du Livre saint dans la
vie de tous les jours et « combattre Satan ».
14 heures 03 minutes,
fin du discours de l’imam, tout le monde debout, c’est la prière. L’imam rappelle
que les rangs doivent être bien alignés. Il récite deux versets de coran dans
chacun des deux rakats que constitue la prière du vendredi. A la fin de la prière on prononce ça et là des sourates en tendant les mains vers le ciel.
Puis, on se frotte les mains au visage en disant « amiin » (amen).
Tout cela, dans un vrombissement qui avait suivi le « Assalamou
haleykoum » de fin de prière. En suite, peu à peu, les fidèles quittent.
C’est ainsi que la mosquée de l’Ucad s’est vidée de son monde. Par contre,
certains sont toujours là, adossés à un mur ou allongés à même le sol. Qui pour
profiter d’une petite révision, qui pour tout simplement se reposer.
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